TRIO ARCADIS

LES OISEAUX FANTASTIQUES

Le Trio Arcadis nous propose de redécouvrir le Trio de Ravel avec des illustrations dessinées et animées en direct par Grégoire Pont. Le résultat ? Un voyage musical plein de fantasmagorie où la musique virevolte au fil des animations magiques, des personnages et des paysages projetés autour des musiciens.
Le Trio de Ravel fut composé à Saint-Jean-de-Luz en 1914, alors que la guerre n’était pas encore déclarée. Elle surprit Ravel en plein travail : « Depuis avant-hier, écrit-il à un ami, [j’entends] ce tocsin, ces femmes qui pleuraient et surtout l’enthousiasme horrible des jeunes gens et tous les amis qui ont dû partir et dont je n’ai pas de nouvelles. Je n’en peux plus. » Le Trio fut malgré tout créé l’année suivante à Paris. Il reprend la coupe classique (forme sonate, scherzo, mouvement lent, finale animé), sachant que le mot pantoum désigne un type de déclamation chantée dans la poésie malaise.
Avec sa Renouée des oiseaux, créée le 7 janvier 2023 à Radio France par le Trio Arcadis en personne, Claire Mélanie Sinnhuber ajoute à ce programme une œuvre qui invite les oiseaux à s’unir aux dessins et à leur donner la réplique. Autant d’images éphémères et volatiles illustrant une partition qui se marie à merveille avec la musique on ne peut plus évocatrice du Trio de Ravel.

Grégoire Pont confie à François-Gildas Tual sa manière de travailler avec les musiciens : « Quand je suis sur scène, je mélange dessins et animations. Dessiner, c’est une activité calme et lente. Quand la musique devient folle, l’animation prend le relais pour faire un feu d’artifice de couleurs folles. Les dessins abstraits sont les plus fidèles à ce que je ressens. Et puis, de temps en temps, je dessine un oiseau pour que le spectateur puisse s’identifier à un personnage. J’adore dessiner des oiseaux en quelques traits. Je les trouve drôles, légers, sensibles et rapides. » Sa technique ? « Nous projetons sur un tulle qui semble transparent. Mes petits oiseaux animés se promènent dans l’air comme s’il n’y avait pas d’écran. Il n’y a pas d’histoire, seulement des sensations. On ne demande pas à un danseur ce qu’il raconte quand il fait des entrechats. »