Gabriel Stern piano
- Montpellier
- - Hérault (34)
Parc départemental du Château d'O
Amphithéâtre des Micocouliers
982 Avenue des Moulins
Journée de la Terre aux Étoiles #2
ROBERT SCHUMANN 1810–1856
Scènes de la forêt op. 82
Entrée en forêt
Chasseur aux aguets
Fleurs solitaires
Lieu maudit
Paysage souriant
Auberge
L’Oiseau prophète
Chanson de chasse
Adieu à la forêt
FRANZ LISZT 1811–1886
Nuages gris
CLAUDE DEBUSSY 1862–1918
Préludes, extraits
Feuilles mortes (Livre II)
La terrasse des audiences du clair de Lune (Livre II)
Ondine (Livre II)
Ce qu’a vu le vent d’Ouest (Livre I)
OLIVIER MESSIAEN 1908–1992
Le Courlis Cendré, extrait du Catalogue des oiseaux
Gabriel Stern, piano
Impressions de la nature
Les Scènes de la forêt op. 82 (Waldszenen) ont été composées par Schumann à la fin de l’année 1849, placée par le compositeur lui-même sous la devise « Créer tant qu’il fera jour », conscient qu’il était du danger de sombrer entièrement dans la folie. Avec ces neuf miniatures, qui semblent faire écho aux Kinderszenen (Scènes d’enfants) de l’années 1838, Schumann parcourt des paysages très divers, dans lesquels se perçoit cependant une constante : la recherche d’une simplicité de ton qui puisse se conjuguer avec la plus grande subtilité.
Eintritt (Entrée) se présente ainsi dans toute la lumière joyeuse, mais déjà voilée, d’un début de promenade, avec le caractère d’attente que cela suppose (harmonies interrogatives…)
Jäger auf der Lauer (Chasseur aux aguets) apporte d’emblée son lot d’inquiétude et d’étrangetés, avec sa chevauchée d’un savant désordre rythmique et le caractère « appassionato » de son écriture.
Einsame Blumen (Fleurs solitaires) est l’une des pièces les plus typiquement schumaniennes, dans son alliage de simplicité et de complexité (ligne de chant très travaillée sur une harmonie imprévisible…).
Verrufene Stelle (Lieu maudit) se présente ensuite sur un mode austère et ténébreux, dans le registre medium grave du piano, puis il se forme une sorte de marche obligée, avec ici encore des harmonies subtiles et interrogatives.
Freundliche Landschaft (Aimable paysage) laisse entendre par son titre, avec une ironie typiquement schumanienne, ce qu’il y peut y avoir de contraint et peut-être de factice dans la contemplation heureuse du paysage…
Heberge (Auberge) se veut inspiré du style des chants populaires : vaillance et régularité de rythmes répétés, que viennent contredire de savantes irrégularités…
Vogel als Prophet (L’Oiseau-Prophète), sans aucun doute la pièce la plus extraordinaire du cycle, apparaît comme la stylisation d’un chant d’oiseau, avec des effets que l’on pourrait dire « orientalistes » (ornements, harmonies mêlant mode mineur et mode majeur, mélismes).
Jagdlied (Chant de chasse) revient (avec une conviction un peu forcée ?) aux codes de la musique de chasse – chevauchée et appels des cors figurés au piano, comme si le compositeur entendait se convaincre de la nécessité, en forêt, de la présence des chasseurs.
Abschied (Adieu) fait écho à la pièce qui inaugurait le cycle, pour le refermer dans une sérénité teintée de mélancolie.
Composée en 1881, la pièce de Liszt intitulée Trübe Wolken (Nuages gris) appartient à la toute dernière partie de sa production pianistique, qui voit la naissance de pièces quasiment atonales, sortant en tout cas des codes harmoniques et lyriques de la musique romantique. Ce sera également le cas, quelque temps plus tard, de la pièce intitulée Die Trauergondel (littéralement La Gondole funèbre, mais que l’on traduit généralement par La Lugubre gondole).
Les deux Livres de Préludes qu’a composés Debussy entre 1909 et 1912 constituent une œuvre-somme, qui pourrait résumer à elle seule l’esprit de la création debussyste : recherche sonore, invention d’une langue musicale encore inconnue à son époque et surtout peinture d’impressions, même si la substance en reste énigmatique… Rappelons que Debussy récusa toujours le terme d’ « impressionnisme » appliqué à sa musique. En mars 1908, il écrit à son éditeur Durand, à propos des Images encore en gestation: « J’essaie de faire “autre chose” — en quelque sorte des réalités — ce que les imbéciles appellent « impressionnisme », terme aussi mal employé que possible, surtout par les critiques d’art qui n’hésitent pas à en affubler Turner, le plus beau créateur de mystère qui soit en art ! » (cité par Michel Fleury, in L’impressionnisme et la musique — Fayard 1996). Les titres de chacun de ces Préludes n’apparaissent qu’à la fin de la partition.
Messiaen compose son Catalogue d’oiseaux entre 1956 et 1958. La première audition en sera assurée par Yvonne Loriod à la Salle Gaveau (dans le cadre des concerts du Domaine Musical). « Chants d’oiseaux des provinces de France, précise le compositeur. Chaque soliste est présenté dans son habitat, entouré de son paysage et des chants des autres oiseaux qui affectionnent la même région. » À propos du Courlis Cendré, Messiaen écrit ceci : « L’île d’Ouessant dans le Finistère ; à la pointe de Pern, on peut voir un grand oiseau au plumage rayé, tacheté de roux jaunâtre, de gris et de brun, haut sur pattes, pourvu d’un très long bec recourbé en forme de faucille ou de yatagan : le courlis cendré ! Voici son solo : trémolos lents et tristes, montées chromatiques, trilles sauvages, et un appel en glissando tragiquement répété, qui exprime toute la désolation des paysages marins. »
Les Artistes
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