Anna Stéphany mezzo-soprano
Orchestre des Jeunes de la Méditerranée
Duncan Ward direction
- Montpellier
- - Hérault (34)
Le Corum
Opéra Berlioz
Esplanade Charles de Gaulle
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Journée La nouvelle scène
HANNAH KENDALL Née en 1984
Tuxedo : Vasco ‘de’ Gama (2020)
MAURICE RAVEL 1875–1937
Le Tombeau de Couperin
LUCIANO BERIO 1925–2003
Folk Songs
Version pour mezzo-soprano et orchestre
LOUISE FARRENC 1804–1875
Symphonie n°3 en sol mineur op. 36
Anna Stéphany mezzo-soprano
Orchestre des Jeunes de la Méditerranée
Direction Duncan Ward
En marge des sentiers battus
Quoi de plus euphorisant que d’entendre des musiciens en devenir ? À la tête de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée, le compositeur et chef britannique Duncan Ward met sa baguette au service d’un programme en marge des sentiers battus.
On ne peut imaginer un concert à la fois plus diversifié et plus cohérent : partagé entre deux compositeurs et deux compositrices, il équilibre classiques du 20e siècle (Ravel et Berio) et œuvres à découvrir.
On entendra ainsi la Symphonie n° 3 de Louise Farrenc, l’une des rares musiciennes du 19esiècle à s’être illustrée dans la musique symphonique, et le récent Tuxedo: Vasco ‘de’ Gama d’Hannah Kendall, compositrice britannique d’origine guyanaise dont l’imaginaire s’enracine dans différentes cultures.
Le titre d’Hannah Kendall se réfère à une œuvre de l’artiste Jean-Michel Basquiat : réalisé en 1982–83, Tuxedo (« smoking » en anglais) consiste en blocs rectangulaires de texte et de signes écrits en blanc sur fond noir (le contraire de ce que l’on fait communément) dans lesquels se glisse le nom de Vasco de Gama.
La compositrice interprète l’allusion au navigateur comme un commentaire sur « les germes de la globalisation et du multiculturalisme », deux sujets essentiels dans le monde d’aujourd’hui. Sa pièce orchestrale, créée en 2020, intègre deux harmonicas, ainsi qu’une boîte à musique diffusant le spiritual« Wade in the Water » afin de transposer l’attention que Basquiat portait à l’histoire de la diaspora africaine.
Pendant la Grande Guerre, Maurice Ravel compose Le Tombeau de Couperin, six pièces pour piano en hommage à des soldats morts au combat. En 1919, il en orchestre quatre, écartant celles dont l’écriture se prête difficilement à une version symphonique. En dépit du titre qui se réfère à la tradition du tombeau baroque (un hommage musical à une personne disparue), la musique évoque le style brillant de Rameau davantage que celui, plus intime, de Couperin. La Forlane se souvient cependant du Concert Royal n° 4 de Couperin, qui contient un exemple de cette danse d’origine italienne. Refusant les accents tragiques que le sujet pourrait laisser attendre, Ravel tient la mort à distance par l’énergie rythmique et les sonorités d’un orchestre étincelant.
En 1964, Berio compose ses Folk Songs pour mezzo-soprano et sept instrumentistes, qu’il orchestre neuf ans après. Il les a conçues pour la voix de son épouse Cathy Berberian, à laquelle il demande d’adopter un timbre différent dans chacune des onze pièces, fondées sur des mélodies populaires. Il s’agit de s’approcher du timbre caractéristique de la tradition américaine (nos 1 et 2), arménienne (n° 3), française (n° 4), sicilienne (n° 5), sarde (n° 8), auvergnate (nos 9 et 10) et azerbaïdjanaise (n° 11). Berio glisse également deux chansons qu’il a composées lui-même dans le style populaire italien (nos 6 et 7). Il donne à chaque pièce une couleur instrumentale singulière, élaborée en fonction des caractéristiques mélodiques et rythmiques de la mélodie vocale.
Louise Farrenc doit une grande part de sa réputation à ses talents de pianiste et de pédagogue. Mais, fait peu commun au 19e siècle, elle est soutenue par son époux Aristide Farrenc, flûtiste et éditeur qui diffuse ses œuvres sans relâche. Le 22 avril 1849, à Paris, l’Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire assure la création de sa Symphonie n° 3. Le chroniqueur du Ménestrel ne tarit pas d’éloges : « L’orchestration est riche, originale, et les mélodies y sont développées avec un talent remarquable. Cette symphonie exhale un parfum de bonne école et qui accuse chez Mme Farrenc une étude longue et sérieuse des grands maîtres allemands. » L’œuvre, composée en 1847, serait peut-être un hommage à Felix Mendelssohn, mort cette année-là.
Hélène Cao
Concert à la réécoute :
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