L’évocation de la nature
Maîtrise de Radio France
Sofi Jeannin direction
- Montpellier
- - Hérault (34)
Parc départemental du Château d'O
Parvis du Château
982 Avenue des Moulins - Rond-Point du Château d’O
Journée de la Terre aux Etoiles #2
RO OGURA 1916–1990
Hotaru Koi
YAMADA KOSAKU 1886–1965
Kanega Nalimasu
CLAUDE DEBUSSY 1862–1918
Cloches à travers les feuilles, extrait des Images, 2ème série
CÉCILE CHAMINADE 1857–1944
Les Feux de la St Jean op. 44
GABRIEL FAURÉ 1845–1924
Le Ruisseau op. 22
RALPH VAUGHAN WILLIAMS 1872–1958
Early in the Spring
The Sprig of Thyme
EDWARD ELGAR 1857–1934
My love dwelt in a Northern land op. 18 n°3
LOUIS AUBERT 1877–1968
Sur le rivage, extrait de Sillages. 27
AULIS SALLINEN NÉ EN 1935
Songs from the Sea op. 33
MALIN BÅNG Née en 1974
Slädspar
OLA GJEILO NÉ EN 1978
Tundra
CLAUDE DEBUSSY 1862–1918
Clair de lune, extrait de la Suite bergamasque
FELIX MENDELSSOHN 1809–1847
Hebe deine Augen auf zu den Bergen, extrait d’Elias
ROBERT SCHUMANN 1810–1856
In meinem Garten op. 29 n°2
FRANZ SCHUBERT 1797–1827
Psaume 23 D 706
L’évocation de la nature
Maîtrise de Radio France
Florian Caroubi, piano
Sofi Jeannin direction
Une oasis de beauté
Rencontre avec Sofi Jeannin
« Pour ce programme, j’ai imaginé une année du printemps à l’hiver qui visiterait plusieurs continents et langages musicaux, pour explorer ensuite une thématique plus large : la spiritualité vue sous l’angle de la nature. L’idée était de célébrer ce répertoire, après une année d’impossibilité de chanter ensemble, et de montrer au public, sous forme concentrée, ce que nous faisons habituellement. J’ai choisi des compositeurs « champions » de ces descriptions de la nature en musique, pour mener nos élèves à explorer ces différentes palettes expressives.
Une Maîtrise, c’est un état primitif de la polyphonie…
Oui, c’est quelque chose qui m’émeut encore. La voix est notre première expression artistique et il y a une transparence dans des voix naturelles : sur le plan acoustique, on est d’ailleurs dans des harmoniques très spécifiques. C’est fascinant d’entendre de jeunes voix interpréter des répertoires tout de même assez élaborés.
Le concert commence par une sorte de jeu sur les sons détachés, comme un « accord » des voix qui serait déjà de la musique…
C’est très important, le choix de la première pièce et de la dernière dans un concert : c’est le début et la fin d’un livre, d’un film… Il y a très peu de pièces connues dans ce programme ; il y faut donc un « éveil », pour inciter à le public à une écoute attentive.
Vous avez placé en avant-dernière position une pièce très mélancolique de Schumann, In meinem Garten, d’autant plus poignante lorsqu’on l’entend par des voix jeunes.
Dans cette partie du programme, la nature est un symbole de la séparation, de la disparition. Comme dans le Psaume 23 mis en musique par Schubert, où l’on parle de la vallée de la mort, des eaux claires et de la verdure. Il était important pour moi d’intégrer cette dimension-là de la nature, qui symbolise la vie et la mort, tout simplement.
La pièce de Schumann est aussi d’une très grande difficulté…
Oui, il y faut une compréhension du langage harmonique en particulier, une approche analytique aussi bien que sensorielle. Les élèves de la Maîtrise ont une formation très solide et complète en harmonie, solfège, contrepoint, etc. C’est vraiment grâce à ce laboratoire interne que l’on arrive à explorer des répertoires aussi divers et des musiques aussi exigeantes.
Le concert de Christian-Pierre La Marca le 24 juillet pose la question de l’environnement. Le vôtre aussi ?
Dans le premier jet de ce programme, j’avais prévu des textes de Greta Thunberg lus par les élèves, mais j’ai choisi finalement un angle plus optimiste, comme un rêve. Nous en avons tous besoin, en particulier mes élèves, assez fragiles actuellement : on leur présente des scénarios de plus en plus lugubres et catastrophistes. Là, j’ai décidé de créer une petite oasis de beauté, sans penser de façon aussi explicite à la réalité du monde – même si elle reste centrale dans la vie de ces jeunes.
Comment se vit pour eux le fait de chanter en public ?
C’est en général ce qui attire les enfants qui postulent à la Maîtrise : se produire en public (en temps normal, nous donnons une trentaine de concerts par saison, donc c’est très intensif). Cet été, ça les enthousiasme encore plus, bien sûr, du fait du long confinement. Ils sont ravis de retrouver le public.
Le Festival Radio France* est-il une des rares occasions qu’a la Maîtrise de Radio France de chanter en plein air ? *** je sais bien qu’à Paris on parle toujours du « Festival de Montpellier » mais autant appeler le Festival par son nom (JPR)
Oui, avec le concert du 14 juillet à Paris — qui n’est pas tout à fait du plein air, puisque nous chantons sous la Tour Eiffel. Le Festival Radio France, c’est un peu le Graal sacré pour les élèves, qu’ils attendent toujours avec grande impatience. C’est une façon de nous rendre en région tout en restant connectés à notre mission radiophonique. Contrairement au chœur du King’s College de Cambridge ou aux maîtrises de cathédrales, nous n’avons pas de lieu de concert bien défini. C’est donc la flexibilité qui doit être notre marque de fabrique. Chanter en plein air à Montpellier, c’est une excellente expérience, même si c’est aussi un défi ! D’autant qu’avec la distanciation qui est la règle cet été, il faudra une concentration encore plus grande pour trouver sa place dans l’ensemble.
Sont-ils conscients de ce qu’implique la diffusion radiophonique de leurs concerts ?
Oui, absolument ! Cela fait partie de notre ADN : la précision du geste vocal est quelque chose à quoi ils sont confrontés dès leur premier jour de travail à la Maîtrise, c’est notre mission principale. Je pense que la présence des micros ne les effraie pas ; elle consolide au contraire leur recherche de netteté et de justesse du son. Ils savent que c’est par cela que nous rayonnons. Et puis, la radio est très fédératrice par nature ; je crois qu’ils le sentent et le savent.
(Propos recueillis par Hélène Pierrakos)
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