Prokofiev Remix
Gabriel Prokofiev & Mr Switch dj
Orchestre national Montpellier Occitanie
Christopher Warren-Green direction
- Montpellier
- - Hérault (34)
Le Corum
Opéra Berlioz
Esplanade Charles de Gaulle
Tarif Réduit :
- demandeurs d’emploi, personnes en situation de handicap.
Gratuit :
- de 30 ans
GABRIEL PROKOFIEV né en 1975
Concerto pour platines et orchestre n°2 (2016) — 24′
SERGE PROKOFIEV 1891–1953
Pierre et le Loup — 20′
Gabriel Prokofiev, récitant
GABRIEL PROKOFIEV né en 1975
Beethoven9 Symphonic Remix pour orchestre et live electronics (2011) — 27′
Gabriel Prokofiev & DJ Mr Switch
Orchestre national Montpellier Occitanie
Christopher Warren-Green direction
Quand le grand-père Serge retrouve le petit-fils Gabriel dans le même programme, qui s’ouvre avec le célébrissime « conte musical pour enfants » Pierre et le Loup composé par Serge Prokofiev en 1936 à son retour en URSS. Gabriel, né en Angleterre en 1975, se met aux platines pour une Ode à la joie comme vous ne l’avez jamais entendue ! Le compositeur et DJ Gabriel Prokofiev revisite la Neuvième Symphonie de Beethoven avec l’Orchestre national Montpellier Occitanie et le champion du monde des mix, DJ Mr. Switch, qui s’aventure dans un concerto pour platines…
Le grand-père et le petit fils réunis dans un même programme
Qui ne connaît Pierre et le Loup, le « conte musical pour enfants » dont Serge Prokofiev écrit paroles et musique en 1936 à son retour en URSS ? Une histoire édifiante, mais surtout une musique infiniment poétique.
Gabriel Prokofiev, le petit-fils de Serge, citoyen britannique, trace une voie singulière dans le milieu de la musique savante contemporaine : compositeur passé maître dans les musiques électroacoustiques, collaborateur privilégié de compagnies de danse contemporaine, créateur d’œuvres symphoniques et lyriques, le petit-fils de Serge Prokofiev est également fondateur d’un label au nom peu classique (Nonclassical), producteur et DJ bien connu dans les cercles de l’électro, du hip-hop et des boîtes de nuit.
En 2016, dix ans après avoir composé un premier concerto pour platines, il récidive. « Le potentiel des platines est bien plus grand que ce que l’on croit, écrit-il pour présenter son second concerto. Leurs possibilités sonores sont presque illimitées – en ce sens que nous pouvons leur donner n’importe quel son que nous aimons, qu’elles peuvent à leur tour manipuler de manière créative et virtuose. » Prokofiev reprend tout d’abord deux principes majeurs de son premier concerto : d’une part, l’écriture est fondamentalement virtuose, pour mettre en valeur la maîtrise technique du soliste – celui-ci doit notamment se démultiplier régulièrement, manipulant deux platines en même temps selon des gestes très différents. D’autre part, le platiniste dispose d’échantillons sonores limités sur ses vinyles, ceux-ci étant constitués uniquement d’enregistrements de phrases musicales qui sont confiées à l’orchestre pendant le concerto. Ainsi, le compositeur réinvente un concept fondateur du genre concertant au XVIIIe siècle, quand l’orchestre et le soliste présentaient les mêmes éléments thématiques selon un équilibre savamment maîtrisé.
Prokofiev cherche par ailleurs à renouveler la forme et le discours, ce qui l’amène à employer des procédés d’écriture qu’il n’avait pas encore utilisés : en jouant par exemple de « needle percussion » dans les deuxième et troisième mouvements, il détourne de sa fonction première l’aiguille de la tête de lecture pour en faire un véritable instrument à percussion.
De manière générale, les platines jouent littéralement avec l’orchestre tout au long des quatre mouvements de l’ouvrage. Le soliste filtre et distord les timbres de la formation symphonique (le trombone au début du quatrième mouvement), élargissant la palette sonore de l’ensemble ; il déphase, décale, met en boucle ou inverse le cours des éléments mélodiques et rythmiques, créant un contrepoint subtil. Le discours orchestral se transforme en véritable performance de DJ dans un troisième mouvement essentiellement rythmique, où les platines transforment des échantillons de timbales, caisse claire et tam-tams.
Avec Beethoven9 Symphonic Remix composé cinq ans plus tôt, le compositeur et DJ propose une performance d’un autre style : collant à la célèbre partition du finale de la Neuvième Symphonie, Prokofiev introduit dans l’orchestre lui-même la technique du remix (célèbre dans les boîtes de nuit), déformant librement le discours beethovénien à grande échelle (introduisant des boucles) comme sur des petits éléments (altérant des intervalles ou des timbres). En sept sections, l’œuvre voit l’Ode à la joie revêtir une multiplicité de caractères et de styles musicaux : minimalisme, hip-hop, raï, house, électro, néo-classicisme... L’ensemble prend parfois l’allure d’une gigantesque tour de Babel sonore ! Hommage évident à la dimension universelle du chef-d’œuvre de Beethoven, Beethoven9 Symphonic Remix n’est pas pour autant dépourvu d’humour, ce qui transparaît dans les titres des sections. Avec « Freude Schöner GötterFUNKen », Prokofiev nous montre que même les paroles de l’Ode à la joie renfermaient dès leur origine une modernité inattendue !
Tristan Labouret
La Caisse des Dépôts, le mécène des possibles
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