Alain

Planès

biographie

Alain Planès © Elizabeth Carecchio

Alain Planès, piano

Grand amateur et connaisseur de peinture, érudit amoureux de poésie, Alain Planès a la carrière qui lui ressemble : il suit depuis toujours le chemin de la vie plutôt que les sirènes d’une gloire exigeante en compromissions. Il y a en lui quelque chose comme un curieux mélange de Proust et de Wilde.
L’un pour le rapport au temps, profond, distendu, schubertien. L’autre pour un certain dandysme intellectuel, une forme de cynisme raffiné qui pourtant reste tendre.
D’une mère au tempérament d’artiste, peintre et mélomane, il a gardé l’humilité fervente et la gratuité du geste. C’est au fond ce qui crée le style… la rigueur est peu sans la grâce.
Planès, sensibilité multiple, découvre le piano à cinq ans, joue avec orchestre trois ans plus tard et part aux Etats-Unis après le conservatoire de Paris pour y faire de la musique autrement : avec Pressler, Sebök, Primrose et Starker, avec lequel il donnera longtemps de nombreux concerts aux U.S.A. et en Europe.
Soliste, chambriste, accompagnateur, pédagogue, toutes les facettes de son art le concernent. Il a en outre découvert tout le répertoire classique et contemporain en jouant à deux pianos avec François Michel, ami de Stravinsky, chez qui il côtoyait les esprits du temps comme Malraux, Deleuze, Cassandre, et par la suite Miró.
Rentré en France quelques années plus tard il devient, à la demande de Pierre Boulez, pianiste soliste de l’Ensemble Intercontemporain jusqu’en 1981. Son travail pointu avec d’éminents compositeurs tels Boulez, Stockhausen, Ligeti ou Berio affirme définitivement le caractère éclectique de son jeu et conduit les plus grands festivals à solliciter sa présence. Il joue entre autres à la Roque‑d’Anthéron, à Montreux, au festival d’Art lyrique d’Aix-en-Provence et à Marlboro, prestigieux festival auquel il reste fidèle, étant très proche de Rudolf Serkin.

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