SYMPHONIE FANTASTIQUE / GARDINER /PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE

lundi 17 juillet 2023
à 20:00
de 8€ a 60€
John Eliot Gardiner © Alexandre Isard

LUDWIG VAN BEETHOVEN 1770–1827
Concerto pour piano et orchestre n° 4 en sol Majeur op. 58 . 35’
Allegro moderato
Andante con moto
Rondo (Vivace)

HECTOR BERLIOZ 1803–1869
Symphonie fantastique 55’
Rêveries . Passions
Un Bal
Scène aux champs
Marche au supplice
Songe d’une nuit du Sabbat

Concert diffusé en direct sur France Musique et UER

Pour inaugurer le nouveau festival, John Eliot Gardiner dirige l’Orchestre Philharmonique de Radio France dans la symphonie la plus célèbre d’un compositeur dont il est le champion. Et invite le foudroyant pianiste Alexandre Kantorow à jouer Beethoven. 

« Les coups de tonnerre se succèdent quelquefois dans la vie de l’artiste, aussi rapidement que dans ces grandes tempêtes, où les nues gorgées de fluide électrique semblent se renvoyer la foudre et souffler l’ouragan, écrit Berlioz dans ses Mémoires. Je venais d’apercevoir en deux apparitions Shakespeare et Weber ; aussitôt, à un autre point de l’horizon, je vis se lever l’immense Beethoven. La secousse que j’en reçus fut presque comparable à celle que m’avait donnée Shakespeare. Il m’ouvrait un monde nouveau en musique, comme le poète m’avait dévoilé un nouvel univers en poésie. ».
Nous sommes en 1828, et le public parisien vient de découvrir les symphonies de Beethoven. Ébloui, Berlioz se met lui-même à imaginer une symphonie qui, dit-il, doit « épouvanter le monde musical ».
Ce sera la Symphonie fantastique, créée deux ans plus tard dans la mythique salle du Conservatoire, et conçue au départ comme une « symphonie descriptive de Faust ».

Berlioz veut que cette partition soit le creuset de toutes les apparitions qui ont enflammé son imagination au cours des quelques années passées ; apparitions musicales (la « Scène aux champs » de la Fantastique est un hommage à la Pastorale de Beethoven), apparitions poétiques (Faust mais aussi Shakespeare), apparitions amoureuses : la symphonie se fait l’écho de l’actrice Harriet Smithson, qui a été Ophelia et Juliet à l’Odéon, mais aussi de la pianiste Camille Moke, éphémère fiancée du musicien, qui a révélé à Berlioz le potentiel poétique des œuvres pour piano de Beethoven.

Singulièrement, le Quatrième Concerto pour piano de Beethoven, qui fut créé à Vienne en 1808 (le même soir que la Cinquième Symphonie et la Pastorale !), est une œuvre de l’intimité, conçue dans la veine de Fidelio, l’opéra qui célèbre la constance de la femme aimée. Et ce n’est pas un hasard si le piano entre en scène le premier, sans crier gare, pour faire entendre sa voix. Une voix impérieuse et douce, celle d’une héroïne idéale qui parcourt l’ensemble de la partition comme l’« idée fixe », image musicale de la femme aimée, est le ferment de la Symphonie fantastique de Berlioz.

 

Les Grands Entretiens de John Eliot Gardiner sur France Musique par Benjamin François.
De ses premières expériences musicales aux nombreux ensembles qu'il dirige, sans oublier sa vie parallèle de fermier, retour en cinq épisodes sur le parcours personnel et artistique du célèbre chef d'orchestre britannique, John Eliot Gardiner.

Avec le soutien de la caisse d’Epargne Languedoc Roussillon