ÉMILE PARISIEN, saxophone soprano
ROBERTO NEGRO, piano
LES MÉTANUITS
- Le Corum, Salle Pasteur
- Montpellier
LES MÉTANUITS
Transcription / Réinvention pour saxophone soprano et piano du Quatuor à cordes n°1 « Métamorphoses nocturnes » de György Ligeti.
Émile Parisien, saxophone soprano
Roberto Negro, piano
Le duo de Roberto Negro et Émile Parisien est une adaptation malicieuse pour piano et saxophone du premier quatuor à cordes de György Ligeti, les Métamorphoses nocturnes.
Adaptation signée Émile Parisien et Roberto Negro du Premier Quatuor de Ligeti, sous-titré par lui-même « Métamorphoses nocturnes », les Métanuits sont aussi une contribution au centenaire du compositeur hongrois.
Il s’agit à la fois d’une réduction et d’une ré-écriture pour saxophone et piano d’un quatuor achevé en 1954 et créé à Vienne quatre ans plus tard. 1954, c’est une époque où nombre de partitions dites « bourgeoises » (elles auraient été qualifiées de « dégénérées » par les nazis, de « formalistes » par les staliniens) étaient indisponibles dans un pays qui allait, deux ans plus tard, tenter de se libérer du joug communiste. Ligeti, formé au Conservatoire de Cluj, en Transylvanie, c’est-à-dire à la limite de la Hongrie et de la Roumanie (le pays de Dracula !), met déjà l’ironie au service de sa musique.
Son Premier Quatuor (il en a composé un second en 1968) est conçu d’un seul tenant et s’appuie sur une cellule mélodique inspirée de Bartók. On y reconnaît par ailleurs l’influence de Berg, notamment dans la valse où se résume l’élégance grinçante d’une partition dont Ligeti disait qu’elle était « noire » par opposition à la musique « rouge » qu’on exigeait alors de lui.
Le pianiste Pierre-Laurent Aimard avait donné, en 2001, une version « ludique et irrespectueuse » de Fêm, la huitième étude pour piano de Ligeti, en compagnie des percussionnistes Daniel Ciampolini et Michel Cerutti. Ici, Parisien et Negro marchent dans les lignes de l’original, mais aussi entre celles-ci, à côté, au-delà. Ils lui ouvrent les portes de l’improvisation tout en respectant la personnalité des thèmes. Le rythme ? Tantôt un moteur tranquille, tantôt un diable sous caféine. « La musique de Ligeti prend l’auditeur aussi bien au corps qu’à l’esprit », explique Roberto Negro.
Après des années à imaginer ce projet, les deux musiciens en ont donné la création scénique puis un enregistrement. « Une musique d’éclairs, d’impétuosité malicieuse, de crescendos faussement incontrôlés, d’accalmies complices. Un spectacle, de surcroît, rendu passionnant par la gestuelle des protagonistes », écrit Bruno Pfeiffer. Qui conclut : « Negro et Parisien sont d’éternels joueurs. »