Flower of Scotland

Benjamin Grosvenor piano
Scottish Chamber Orchestra
Maxim Emelyanychev direction

jeudi 28 juillet 2022
à 20:00
Durée : env. 1h30min

Le Corum Opéra Berlioz
Esplanade Charles de Gaulle

30€ / Réduit 15€ / Carré Or 50€

Tarif Réduit :
- demandeurs d’emploi, personnes en situation de handicap.
Gratuit :
- de 30 ans


RALPH VAUGHAN WILLIAMS
1872–1958
Fantaisie sur un thème de Thomas Tallis — 15’


LUDWIG VAN BEETHOVEN
1770–1827
Concerto pour piano et orchestre n°4 en sol Majeur op. 58 — 37’
Allegro moderato
Andante con moto
Rondo. Vivace


Entracte

FELIX MENDELSSOHN 1809–1847
Les Hébrides, ouverture op. 26 — 11’

WOLFGANG AMADEUS MOZART 1756–1791
Symphonie n°38 en ré Majeur KV 504 « Prague » 29’
Adagio – Allegro
Andante
Presto

Benjamin Grosvenor piano
Scottish Chamber Orchestra
Maxim Emelyanychev direction

Après son récital triomphal l’an passé, le pianiste Benjamin Grosvenor fait son retour au festival pour deux concerts beethovéniens avec le Scottish Chamber Orchestra. La formation britannique évolue « à domicile » dans Vaughan Williams et Mendelssohn, avant de s’aventurer dans la Symphonie « Prague » de Mozart.

En 1829, Felix Mendelssohn est en Angleterre où il reçoit un accueil triomphal, aussi bien en tant que pianiste qu’en tant que compositeur et chef – son adaptation musicale du Songe d’une nuit d’été shakespearien n’est pas étranger à cette réussite. Désireux de pousser plus loin son exploration britannique, il part en voyage pour l’Écosse et l’archipel sauvage des Hébrides. Impressionné par la mythique grotte de Fingal, ses hautes colonnes de basalte et le grondement des vagues sous la voûte rocheuse, le compositeur décide d’immortaliser sa découverte dans une ouverture de concert. L’œuvre est admirable car elle parvient à évoquer le paysage maritime (avec son flux d’arpèges régulier) tout en suivant une forme symétrique classique – deux thèmes contrastants étant exposés à deux reprises.

Un quart de siècle avant que Mendelssohn ne contemple les flots écossais à la façon du voyageur de Caspar David Friedrich, Ludwig van Beethoven propose une autre mise en scène romantique dans son Concerto no 4 pour piano et orchestre : dans l’Andante de cet ouvrage composé en 1805–1806, le piano prend l’allure d’un personnage solitaire et mélancolique, déconnecté de la masse orchestrale qui semble le menacer par un discours sombre et martial. Quel geste compositionnel singulier ! Le piano finit cependant par « apprivoiser » l’orchestre, ce qui fera dire à Franz Liszt que l’instrument figure ici Orphée charmant les furies du Styx. Les mouvements extrêmes de ce concerto sont moins radicalement originaux, Beethoven commençant avec l’habituelle opposition de la forme-sonate (thème rythmique vs. mélodie chantante) et concluant avec un rondo au refrain festif. L’œuvre ne manque cependant pas de personnalité : pour la première fois dans un concerto beethovénien, le soliste fait son entrée avant l’introduction de l’orchestre, sur un motif très marqué qui montre une vraie parenté avec le thème de la Cinquième Symphonie, composée à la même époque.

Pianiste virtuose réputé pour ses nombreux concertos, compositeur lyrique largement admiré depuis le succès de ses Noces de Figaro à Prague en 1786, Mozart a cependant délaissé le genre symphonique depuis trois ans quand il se décide à écrire une symphonie pour la capitale du royaume de Bohême. Pour prolonger dignement la complicité qui le lie au public pragois, il concocte avec sa Symphonie no 38 une partition éminemment théâtrale : le motif très enlevé du finale provient ainsi directement des Noces (c’est celui de la fuite de Chérubin à l’acte II), tandis que le thème trépidant du premier mouvement (Allegro) annonce les mystères de l’ouverture de La Flûte enchantée. Mozart utilise la tonalité éclatante de ré majeur qu’il affirme avec solennité dans une introduction lente, ce qui confère un héroïsme quasi beethovénien à son œuvre. L’Andante central propose un caractère différent, mélancolique voire tragique dans ses chromatismes plaintifs et ses accents douloureux.

En introduction à ce programme spectaculaire, la Fantaisie sur un thème de Thomas Tallis de Ralph Vaughan Williams propose un instant de recueillement. Commandée en 1910 par le Three Choirs Festival pour une exécution dans la cathédrale de Gloucester, l’œuvre est entièrement construite sur un psaume du compositeur élisabéthain Thomas Tallis publié en 1567. Vaughan Williams reprend l’harmonisation et l’organisation séquencée du chant original tout en le distribuant à un effectif instrumental inédit : un quatuor de solistes et deux orchestres à cordes de tailles différentes se répondent ou fusionnent, rappelant les riches polyphonies du maître de la Renaissance.

Tristan Labouret

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