LA BELLE MAGUELONE
Stéphane Degout

lundi 25 juillet 2022
à 20:00
Durée : env. 1h30min

Opéra Comédie
1 place de la Comédie

30€ / Réduit 15€ / Carré Or 50€

Tarif Réduit :
- demandeurs d’emploi, personnes en situation de handicap.
Gratuit :
- de 30 ans

Cycle de 15 lieder


JOHANNES BRAHMS
1833–1897
La Belle Maguelone
op 33 ‑1869
Cycle de 15 Romances d’après le roman de Johann Ludwig Tieck « Liebesgeschichte der schönen Maguelone und des Grafen Peter von Provence »
(Les Amours de la Belle Maguelone et de Pierre, Comte de Provence, 1797)
Élisabeth Germser récit, d’après le manuscrit anonyme de Cobourg (1453)

Keinen hat es noch gereut
Traun! Bogen und Pfeil sind gut für den Feind
Sind es Schmerzen, sind es Freuden
Liebe kam aus fernen Landen
So willst du des Armen
Wie soll ich die Freude, die Wonne denn tragen ?
War es dir, dem diese Lippen bebten
Wir müssen uns trennen
Ruhe, Süßliebchen
Verzweiflung — So tönet denn, schäumende Wellen
Wie schnell verschwindet so Licht als Glanz
Muß es eine Trennung geben
Sulima — Geliebter, wo zaudert
Wie froh und frisch
Treue Liebe dauert lange

Stéphane Degout baryton
Marielou Jacquard mezzo-soprano
Alain Planès piano
Roger Germser conteur et lumières

Concert diffusé sur France Musique le 8 août dans Le Concert de 20h

Stéphane Degout, qui a incarné Hamlet à l’Opéra Comique en début d’année, endosse le rôle du comte Pierre dans un cycle de lieder de Brahms aux allures de roman d’aventures, dont la trame est confiée au comédien Roger Germser. Marielou Jacquard lui donne la réplique, et le piano d’Alain Planès met en couleurs instrumentales ce récit palpitant.

Comme bien des enfants, le jeune Johannes Brahms a passé des heures à écouter ou lire des récits peuplés de chevaliers courageux toujours prêts à partir à l’aventure… Parmi ceux-ci, L’Histoire d’amour de la belle Maguelone et du comte Pierre de Provence le poursuivra bien des années plus tard : c’est à l’âge adulte que le compositeur découvre, grâce à son ami Robert Schumann, une version de ce roman d’aventures parmi les Contes populaires de Ludwig Tieck. Brahms y trouve matière à composer un cycle de lieder qu’il élaborera en plusieurs phases : les six premiers morceaux seront achevés en 1862 à Hambourg et les neuf suivants suivront à Vienne, l’ensemble du cycle trouvant sa forme définitive en 1869.

Comparable à une succession d’airs dénués de récitatifs, le cycle ne propose pas de véritable trame narrative mais plutôt un ensemble d’impressions suivant différents points de vue : si le narrateur est le plus souvent le comte Pierre, deux lieder sont confiés à des personnages féminins (la belle Maguelone dans la onzième pièce ; Sulima, la fille du sultan, dans la treizième) et le premier est attribué à un troubadour anonyme. Afin de pouvoir suivre au mieux ces aventures chevaleresques, l’habitude a été prise dès le XIXe siècle de lier entre eux les morceaux du cycle par une trame confiée à un récitant. Ce soir, Stéphane Degout poursuit cette tradition en s’attachant les services du comédien Roger Germser, tandis que la mezzo-soprano Marielou Jacquard incarne Maguelone et Sulima. À l’arrière-plan, le piano fait plus qu’accompagner le chant : il incarne les décors (les éléments marins notamment), figure les accessoires (le luth), illustre les sentiments (le galop belliqueux, le bonheur amoureux, le désespoir), donnant au récit une vraie profondeur poétique et psychologique.

La version de Ludwig Tieck est plus riche encore que le récit médiéval original : Pierre, jeune chevalier intrépide, se laisse séduire par les aventures que lui conte un troubadour (1). Quittant le château familial, il entonne une vieille chanson héroïque (2). Sorti vainqueur d’un tournoi pendant lequel il a remarqué la belle Maguelone, fille du roi de Naples, il s’interroge sur son amour naissant (3). Pierre envoie à la jeune femme des bagues, accompagnées de poèmes enflammés (4, 5). La promesse de finalement rencontrer Maguelone l’exalte (6). Leur premier baiser échangé inspire au chevalier une chanson passionnée (7) mais l’histoire des deux amoureux connaît son premier obstacle : la jeune princesse étant promise à un autre chevalier, ils doivent prendre la fuite précipitamment ; Pierre fait donc ses adieux à son luth (8). Pendant une de leurs rares haltes, le jeune homme chante une berceuse à Maguelone qui sommeille (9). Hélas, un corbeau leur vole les précieuses bagues. Parti à sa poursuite, Pierre se retrouve séparé de sa belle et en détresse sur une barque, au milieu de flots tempétueux (10). Recueilli par un navire de brigands, il est retenu prisonnier du sultan de Babylone et chante son désespoir (12), répondant à distance au chagrin de Maguelone qui, pendant ce temps, a trouvé refuge dans une petite maison de pêcheurs (11). Pierre parvient cependant à s’évader, aidé par Sulima, la fille du sultan, qui s’est éprise de lui et lui chante son amour pendant leur fuite (13). Le jeune homme reste toutefois fidèle à Maguelone et prend seul la mer, priant les éléments pour qu’ils lui soient favorables (14). Le dernier lied consacre enfin la réunion des deux amoureux (15).

Tristan Labouret

Stéphane Degout, animera des Masterclass publiques de chant les 26, 27 et 28 juillet - Accès libre

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