Sea Symphony
Marianne Crebassa mezzo-soprano
Jodie Devos soprano
Gerald Finley baryton
Chœur de Radio France
Orchestre National de France
Cristian Măcelaru direction
- Montpellier
- - Hérault (34)
Le Corum
Opéra Berlioz
Esplanade Charles de Gaulle
Tarif Réduit :
- demandeurs d’emploi, personnes en situation de handicap.
Gratuit :
- de 30 ans
EDWARD ELGAR 1857–1934
Sea Pictures, mélodies pour mezzo-soprano et orchestre op. 37 — 20’
Sea Slumber Song (Berceuse de la mer)
Poème Roden Noel
In Haven, Capri (Dans le port, Capri)
Poème Caroline Alice Elgar
Sabbath Morning at Sea (La mer, le dimanche matin)
Poème Elisabeth Barrett Browning
Where Corals Lie (Où se trouvent les coraux)
Poème Richard Garnett
The Swimmer (Le nageur)
Poème Adam Lindsay Gordon
Entracte
RALPH VAUGHAN WILLIAMS 1872–1958
Symphonie n°1 pour soprano, baryton, chœur, orchestre “A Sea Symphony » — 1h10’
Song for all seas, al ships
On the beach at Night, alone
Scherzo : The Waves
The explorers
Poème Walt Whitman
Marianne Crebassa mezzo-soprano (Elgar)
Jodie Devos, soprano à accepté de remplacer au pied levé Lucy Crowe
Gerald Finley baryton
Chœur de Radio France
Orchestre National de France
Direction Cristian Măcelaru
C’est une véritable odyssée que proposent le Chœur de Radio France, l’Orchestre National de France et Cristian Măcelaru lors de cette soirée 100% britannique : après avoir admiré les reflets subtils des Sea Pictures d’Elgar, laissez-vous porter par le courant irrésistible de la Sea Symphony de Vaughan Williams.
Lieu des voyages les plus aventureux et des dangers les plus obscurs, la mer a fasciné les artistes romantiques et plus particulièrement au tournant du XIXe et du XXe siècle : l’orchestre symphonique est alors plus large et plus riche en instruments que jamais, offrant une infinie palette de couleurs aux compositeurs, ce qui favorise la genèse de nombreuses fresques musicales sur le thème marin. Tandis qu’en France Ernest Chausson écrit son Poème de l’amour et de la mer (créé en 1893), que Claude Debussy dépeint La Mer (1905) et fait chanter les Sirènes (1901), les artistes britanniques ne sont pas en reste : aux Sea Pictures d’Edward Elgar (1899) succède bientôt la grandiose Sea Symphony de Ralph Vaughan Williams (1910).
La couleur de la mer n’est pas la même dans ces deux œuvres. Dans le cycle d’Elgar, le compositeur cherche avant tout à mettre en valeur le texte poétique, le chant reprend les inflexions naturelles de la voix humaine, soutenu par une orchestration légère et subtile. Sea Slumber Song plante le décor : les articulations balancées des basses, les flux et reflux des violons, les glissandos de harpe figurent le doux va-et-vient des vagues sur une plage ; on retrouvera une semblable allure de berceuse plus loin dans le cycle (Where Corals Lie). Entretemps, In Haven fait entendre une orchestration plus transparente encore : pizzicati, jeu en sourdine, résonances discrètes des bois montrent que la tempête annoncée par le texte ne déstabilisera pas la narratrice amoureuse. Seules deux mélodies s’éloignent des rivages paisibles du cycle : au centre de l’œuvre, Sabbath Morning at Sea quitte les flots pour se tourner vers les cieux, avec des élans mystiques wagnériens ; en conclusion, The Swimmer est le sommet expressif de l’ouvrage, les vagues de l’orchestre croissant progressivement comme pour porter la chanteuse vers un autre monde.
Avec son orchestre volumineux, son grand chœur, ses solistes et son finale d’une demi-heure, la mer de Vaughan Williams est nettement plus vaste et profonde : ce n’est pas pour rien que le compositeur avait songé à appeler son ouvrage Ocean Symphony ! Vaughan Williams mit sept ans à élaborer ce qui devint sa première symphonie. Pendant cette période, il étudia auprès de Maurice Ravel, collecta des centaines de folksongs, produisit de premières esquisses de pièces chorales… Créée en 1910, sa Sea Symphony porte cet héritage et plus encore : la partition s’inspire de l’oratorio d’Elgar The Dream of Gerontius, tant dans la forme – le mouvement lent pour baryton et demi-chœur – que dans le fond – la méditation mystique du finale.
L’évocation de la mer est en effet essentiellement métaphorique pour Vaughan Williams dont l’œuvre traite surtout de la traversée de l’existence. Le premier mouvement est ainsi un acte de naissance solennel, qui prend la forme d’un hymne à l’humanité prête à prendre le large (« un chant pour les marins de toutes les nations »), tandis que le finale interroge le temps qui passe et le sens de la mort (« Que cherches-tu, âme inquiète ? »). Entre ces deux mouvements qui constituent les piliers de l’œuvre, un nocturne contemplatif et un scherzo vif font office d’intermèdes, dans la pure tradition des symphonies romantiques. Le troisième mouvement est celui qui se rapproche le plus de l’élément marin : avec son style luxuriant qui multiplie les effets de vague et les coups de vent, ce scherzo montre que le jeune Vaughan Williams maîtrise parfaitement les lois de l’écriture orchestrale – huit autres symphonies suivront jusqu’à la mort du compositeur en 1958.
Tristan Labouret
La soprano britannique Lucy Crowe qui devait chanter dans la Sea Symphony de Vaughan Williams étant empêchée pour des raisons familiales, c’est Jodie Devos qui accepté de la remplacer au pied levé. Le Festival remercie très chaleureusement celle qui a triomphé en Ophélie dans l’opéra Hamlet donné en ouverture du #FestivalRF22.Ce sera une nouvelle occasion d’applaudir Jodie Devos !
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