Purcell-Haendel
Les Éléments ensemble vocal
Les Ombres ensemble instrumental
Joël Suhubiette direction
- Montpellier
- - Hérault (34)
Cathédrale st-Pierre
Rue Saint-Pierre
Tarif Réduit :
- demandeurs d’emploi, personnes en situation de handicap.
Gratuit :
- de 30 ans
JOHN ECCLES 1668–1735
The Mad Lover
pour cordes — 3’20
THOMAS TALLIS 1510–1585
If Ye Love Me
pour chœur à 5 voix a cappella — 2’50
WILLIAM BYRD 1543–1623
Laudibus in Sanctis
pour chœur à 5 voix a cappella — 6’
HENRY PURCELL 1659–1695
O God, thou hast cast us out
pour chœur à 5 voix et basse continue — 5’
Remember not, Lord, our offences
pour chœur à 5 voix et basse continue — 3’
Hear my prayer, O Lord
pour chœur à 8 voix et basse continue — 2’40
Welcome to all the pleasure, Ode à Sainte-Cécile
pour soli, chœur à 4 voix, cordes et basse continue — 2’
GEORG FRIEDRICH HAENDEL 1685–1759
Dixit Dominus pour solistes, chœur et ensemble instrumental HWV 232 — 36’
Dixit Dominus
Virgam virtutis tuae
Tecum principium
Juravit Dominus
Tu es sacerdos in aeternum
Dominus a dextris tuis
Judicabit in nationibus
De torrente in via bibet
Gloria Patri et Filio
Les Éléments, ensemble vocal
Les Ombres, ensemble instrumental
Joël Suhubiette direction
Odes joyeuses, basses obstinées et chœurs spectaculaires : l’ensemble Les Ombres et le chœur Les Éléments rendent hommage à l’art polyphonique des maîtres anglais anciens, des pères fondateurs Thomas Tallis et William Byrd au fils adoptif Georg Friedrich Haendel en passant par Henry Purcell.
Londres, début du XVIIIe siècle. L’Angleterre musicale cherche encore et toujours un héritier à Henry Purcell, décédé en 1695 ; le jour de la Sainte-Cécile n’est plus aussi festif qu’autrefois. Dans les années 1680, le jeune Purcell avait fait plus d’une fois honneur à la sainte patronne des musiciens, lui adressant des odes très appréciées au sein de la Musical Society : pour l’inauguration en 1683 de cette assemblée de professionnels et d’amateurs de musique, le compositeur avait écrit un Welcome to all the pleasures de toute beauté, comprenant un remarquable air d’alto sur basse obstinée (Here the deities approve) et des chœurs au contrepoint subtil.
Ce n’est qu’en 1711 que l’Angleterre trouvera le digne successeur de Purcell, en la personne d’un jeune maître de chapelle prussien. Londres est alors la capitale du monde occidental. Employé à la cour de Hanovre, Georg Friedrich Haendel se sent irrésistiblement attiré outre-Manche… Aussi pose-t-il un congé et part-il à la conquête de l’Angleterre. Son offensive est méthodique : s’il continue à créer nombre d’opéras italiens, le compositeur fait évoluer son style pour s’adapter aux us et coutumes locaux, écrivant une quantité d’œuvres de circonstance (ode pour l’anniversaire du roi, Water Music pour les fêtes nautiques sur la Tamise…) et de pièces religieuses, l’oratorio étant un genre majeur en Angleterre.
Le Dixit Dominus se situe à la croisée des chemins. Écrite quelques années avant le départ du compositeur outre-Manche, l’œuvre s’appuie sur un savoir-faire aussi germanique qu’italien : en voyage à Rome, Haendel l’élabore sous le charme du style transalpin, et la partition sera créée en première partie des Vêpres, un soir de juillet 1707, dans la basilique Santa Maria in Montesanto. En composant, Haendel pense-t-il déjà à son déménagement à Londres ? Le martèlement des syllabes du Conquassabit (7) rappelle le Chœur du froid de Purcell, et Haendel reprendra de nombreux extraits de son Dixit Dominus dans des œuvres de sa période anglaise (Israel in Egypt notamment), signe d’une vraie compatibilité stylistique. Quoi qu’il en soit, la partition est à la fois spectaculaire et riche en effets variés : le serment est illustré par des accords massifs (4), des basses galopantes évoquent la colère divine (6), des cordes fluides en notes répétées figurent le torrent régénérateur (8)… Le Gloria final est un chef-d’œuvre d’organisation contrapuntique, qui symbolise l’ordre harmonieux de l’univers et montre que Haendel est le digne successeur de Purcell.
La tradition de la musique sacrée anglaise est bien antérieure à Purcell. Il y eut dès le XVIe siècle un véritable âge d’or symbolisé par les œuvres de Thomas Tallis et de son élève William Byrd. Quand en 1575 ces deux musiciens présentèrent à la reine Elisabeth leur recueil des Cantiones Sacrae, ils furent aussitôt adoubés par leur souveraine qui leur accorda un monopole de « toute impression de musique ou papier pour la musique » pendant plus de vingt ans ! Tallis et Byrd allaient ainsi pouvoir poser sereinement les jalons d’un art sacré auquel Haendel ferait encore honneur plus d’un siècle plus tard.
Tristan Labouret
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